Combien d’enfants et de parents ont été échaudés par l’école à la maison au moment des confinements ? Suffisamment pour que l’un d’eux, Domas, s’empare du sujet pour le tourner en autodérision. Petits et grands se reconnaîtront sans peine dans les gags où de toutes les matières, ce n’est pas les maths qu’on préfère… À moins de les transformer en recette de gâteau, auquel cas cela devient plus digeste ! Toute la famille appréciera cette bonne tranche de rigolade où se mêlent de vrais conseils pour que les séances de devoirs deviennent plus sereines et efficaces.
Pourquoi un album sur les devoirs ?
Domas : Le projet initial est né après le confinement du printemps 2020, durant lequel il y a eu beaucoup d’énervement lié à l’école à la maison avec mes filles, qui avaient 12 et 10 ans à l’époque. Quand est venue la deuxième période de fermeture des écoles, j’ai tâché de ne pas m’énerver et de faire des gags à partir de ces moments compliqués.
C’est une BD que tu classes plutôt en humour ou en ouvrage pédagogique ?
Domas : C’est avant tout une bande dessinée humoristique, qui part des situations de tension induites par les devoirs et s’efforce de les désamorcer. Mais mon éditeur m’a suggéré que j’aille plus loin, en donnant aussi des conseils. On y trouve donc de l’humour et du sérieux… c’est la BD qui aide à supporter les devoirs !
Comment es-tu parvenu à rendre ce sujet attractif ?
Domas : J’ai essayé de faire une bande dessinée familiale, avec des personnages auxquels on peut facilement s’identifier. Je n’ai pas opté pour un point de vue en particulier - celui d’un enfant ou d’un parent. Mon objectif est que cela soit compréhensible par tous les élèves de 8-14 ans, et que les adultes aient envie de la lire aussi, car les parents subissent autant les devoirs que les enfants !
Pour reprendre une question du petit Tom dans l’album : « Non mais, sérieux, à quoi ça sert de faire ses devoirs ? »
Domas : Ah, ah, je répondrais bien que personnellement, je pense que ça ne sert à rien, mais ma femme étant professeure des écoles, je préfère nuancer mon propos ! J’ai d’ailleurs allégé en ce sens les gags, car la première version de l’album était beaucoup plus critique sur l’utilité des devoirs. Mais finalement, cela peut être une activité familiale, puisqu’on passe du temps ensemble, on se crée des souvenirs : parfois on rigole ou on dit des bêtises.
Et toi, quel genre d’élève étais-tu ?
Domas : J’avais des facilités, j’apprenais en cours, je faisais mes devoirs… J’étais un élève autonome. C’est quand j’ai vraiment dû me mettre à bosser, une fois parvenu en licence de mathématiques, que je me suis aperçu que je n’avais aucune méthode de travail. J’ai donc arrêté les études pour me mettre à la bande dessinée !
Pourquoi les conseils donnés en fin d’album sont-ils liés à l’art ?
Domas : Le professeur anonyme qui m’a aidé à constituer le dossier pédagogique est maître de recherche à l’Inseac (Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle). C’est donc tout naturellement qu’il a proposé des exemples d’artistes et de méthodes, reliant les devoirs à l’éducation artistique et culturelle.